La couverture de ce roman a immédiatement attiré mon regard et je m’étais promis de le lire dès que je mettrais la main dessus. Je suis ravie de l’avoir trouvé en bibliothèque, car l’histoire est sublime et m’a convaincue, de la première à la dernière ligne.
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Quelques informations sur l’autrice :
Anne-Laure Bondoux est une écrivaine française née en 1971. Elle a fait des études de littératures et possède une licence en lettres modernes. Elle travaille en tant que rédactrice chez Bayard Presse puis, dès les années 2000 arrête ses activités pour se consacrer à l’écriture et publie principalement des romans jeunesse.
Parmi ses publications, on trouve notamment Les larmes de l’assassin, L’aube sera grandiose, ou encore Le temps des miracles.
Elle a obtenu le Grand prix SGDL du roman jeunesse pour Tant que nous sommes vivants.
Ses romans ont été traduits dans une vingtaine de langues.
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Résumé :
Bo et Hama travaillent dans la même usine. Elle est ouvrière de jour, lui, forgeron de nuit. Dès le premier regard, ils tombent follement amoureux. Un matin, une catastrophe survient et ils doivent fuir la ville dévastée. Commence alors pour eux un fabuleux périple à travers des territoires inconnus…
Mais quand l’ombre a pris la place de la lumière, l’amour suffit-il à nous garder vivants ?
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Ce qui ressort le plus de cette lecture est une sensation de doux-amer, avec la tristesse et la beauté qui se mélangent au fil des pages.
Dès le début de l’histoire, l’ambiance est assez morose, terne. Le prologue pose directement les bases, d’une société autrefois riche et abondante et désormais pauvre, où les gens n’ont plus d’espoir. Leur semblant de vie s’articule autour de l’Usine où ils travaillent mais rien ne les pousse réellement à avancer.
Une étincelle d’espoir arrivera tout de même dans ce monde grisâtre, avec l’histoire d’amour naissante entre Hama et Bo. Ils s’aiment et amènent avec eux poésie et douceur, jusqu’au jour où un accident survient, entraînant avec lui d’autres catastrophe et contraignant le couple amoureux à partir.
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Tu crois qu’il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue ?
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Hama et Bo sont splendides dans leur amour, dans leur relation et apportent de la couleur à l’histoire. On s’attache à eux, même si cet attachement n’est pas forcément immuable tout au long du récit. J’ai été parfois déçue par leurs choix, surtout que leurs expériences passées montraient qu’ils n’étaient pas forcément les bons mais… cela les a rendu tellement humains que j’ai été convaincue, même si ce n’était pas la voie que j’aurais voulu les voir prendre, c’était la meilleure pour l’histoire.
J’ai aimé les découvrir, tant au travers de leurs sentiments, leurs qualités et leurs défauts mais aussi lire sur leurs passés mystérieux, avant leur rencontre et ce qui les a amené à être ceux qu’ils étaient au moment du récit. On comprend leurs peurs, leurs espoirs et ce qui a forgé leurs caractères, pas toujours faciles, autant pour l’un, que pour l’autre. On les voit évoluer, parfois à contrecœur, mais continuer à avancer tout de même.
Les personnages secondaires, eux aussi, sont attachants. Que ce soit le duo de La Tsarine et de Melkior ou celui de Ness et Malakie.
Le peuple du Bas est plein d’originalités, de douceur et de force. J’ai aimé apprendre à connaître ce petit clan adorable et leur histoire, voir leur patience, leur gentillesse et leurs croyances.
Plus tard dans l’histoire, lorsque Tsell fait son apparition, nous assistons à une sorte de rétrospective du récit, que l’on a l’impression de rembobiner et de revivre, avec une certaine nostalgie, et surtout sous un nouveau regard.
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Tant que nous sommes vivants est un récit porté par d’excellentes idées de l’écrivaine, ce qui permet au récit de prendre des tournants originaux. On dévore les pages les unes arpès les autres, en effleurant les folklores de différents peuples et on a juste envie d’en savoir plus. Comment les personnages en sont arrivés là, ce qui les a forgé, ce qui leur permet de continuer à avancer…
On frôle par moment le fantastique, avec les événements inexpliqués, les expériences proches du chamanisme, les rêves particuliers qui se mélangent aux ombres qui le sont tout autant ou encore le peuple d’en bas, haut comme trois pommes et se fiant aux prédictions d’un de leurs membres.
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L’écriture d’Anne-Laure Bondoux est sublime. On est pris dans l’ambiance très rapidement et en s’attachant vite aux personnages, on tremble et espère avec eux. Certains passages sont tout simplement beaux et poétiques, d’autres vont être adorables mais des regrets en fond, tandis que les derniers seront simplement tristes et douloureux.
Les titres de chaque chapitres évoquent toujours une dualité, un contraire (le bruit et le silence, le vide et le plein, le connu et l’inconnu…) et ils sont toujours justifiés à l’intérieur du récit.
J’ai été surprise au début par la narration qui utilise le « nous » et je pense que c’est le premier livre que je lis qui utilise ainsi ce pronom. Il permet de renforcer l’atmosphère, puisqu’on commence par ce questionner sur ce « nous », qui est-il précisément ? Impossible à déterminer, il reflète les pensées de toute une communauté plutôt qu’une personne en particulier, et on pourrait même traiter ce « nous », cet ensemble comme un personnage à part entière. Il permet de voir le couple de Hama et Bo sous un autre angle, celui du groupe qui avait renoncé à l’espoir et à l’amour.
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Tant que nous sommes vivants est un livre qui se lit bien tant il est porté par une jolie plume. Il est facile de s’identifier aux personnages, si humains, et de rentrer dans l’histoire. C’est un récit qui est réaliste de part les épreuves que traversent Hama et Bo ou celles qui touchent toute la communauté.
L’histoire est à la fois triste est belle, mais toujours pleine de poésie.
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Tant que nous sommes vivants
Editions Gallimard
Publication 2014
298 pages
Connaissez vous Tant que nous sommes vivants ? Avez-vous déjà lu un livre d’Anne-Laure Bondoux ?
A bientôt pour un prochain article !
Brybry
Tu as réussi à me le vendre. Je le lirai un de ces jours ! 🙂
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Oh, ben tant mieux alors 🙂 Vraiment, c’était un coup de coeur pour moi, mais j’ai lu quelques avis plus dubitatifs, j’espère qu’il te plaira tout de même !
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