Soleil couchant – Osamu Dazai

Ce roman très court se lit rapidement, en une journée, mais il n’en reste pas moins un livre touchant, nous propulsant aux côtés d’aristocrates japonais en pleine déchéance.

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Disponible ici ou . On encore, ici.

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Quelques mots sur l’auteur :
Né en 1909 à Tsuguru, Shuji Tsushima, plus connu sous le nom d’Osamu Dazai est un écrivain japonais. Issu d’une fratrie de onze, élève brillant et auteur précoce, sa vie bascule en 1927, lorsque l’écrivain Akutagawa Ryunosuke se suicide. Tombant dans l’alcool, fréquentant des prostitués, il fera ses premières tentatives de suicide, bien qu’il continuera ses études de littérature.
Grand amateur du Watakushi shôsetsu (genre littéraire japonais où les romans sont centrés sur la vie intérieure d’un héros souvent assimilé à l’auteur, sur le mode de la confession (*)), la plupart de ses romans sont à la première personne et contiennent des éléments autobiographiques. Toutes ses œuvres n’ont pas été traduites, mais parmi ses plus connues à l’international, on peut évoquer La déchéance d’un homme, Mes dernières années, ainsi que ses recueils de nouvelles.
Il décède en 1948, en commettant un double suicide avec sa compagne Yamazaki Tomie.

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Résumé : Une femme de l’aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit chalet de montagne. Sa fille, Kazuko, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Le frère et la sœur se durcissent contre le malheur des temps et clament leur révolte et leur désespoir.

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Ce n’est plus dans un Japon qui s’ouvre à l’Occident que se déroule ce roman, mais bien dans celui du Japon qui connait la deuxième guerre mondiale. Si l’ouverture à l’Occident est une période de transition belle et bien terminée, le Japon est toujours plongé dans des vagues de changements et renouvellements.

Triste, Soleil couchant montre bien les effets de la guerre, qu’ils soient directs (l’absence de Naoki qui a été envoyé dans le Pacifique), que plus indirects (avec Kazuko qui est au Japon, mais doit travailler pour l’armée), sur la noblesse japonaise. Jamais on ne parle avec véhémence des effets des combats et les bombes atomiques, par exemple, ne sont pas mentionnées. Ici, on voit surtout ce que les conflits causent sur ceux qui restent en arrière, plus que sur ceux qui sont sur le front.

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Au Japon, ce roman a eu tant d’influence que l’expression « Soleil Couchant » (斜陽, shayô), inventée par Osamu Dazai, est restée dans les mémoires et permet de définir les membre de la noblesse déchus.
Le déclin de la famille de Kazuko est, dans ce livre, évidente. Il ne reste que peu de membres de l’aristocratie et, selon le frère de Kazuko, ceux méritant leurs titres sont encore moins nombreux. Et celui-ci en est un exemple, puisqu’il s’est endetté par le passé pour pouvoir acheter sa drogue. Kazuko, elle, est obligée de travailler, et leur mère, qu’ils considèrent tous les deux comme la dernière des nobles, est gravement malade. Et c’est en automne que la la dernière des nobles va s’éteindre, à l’époque de l’année où les jours déclinent eux aussi.

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La plume d’Osamu Dazai est très nostalgique, mélancolique même, et ce ne sont que les dernières pages qui amènent avec elle un élan de détermination. Si le rythme est plutôt lent, avec beaucoup de descriptions, j’avoue que je lui ai tout de même trouvé une certaine poésie, bien que j’ai parfois frôlé l’ennui. Rien dans Soleil couchant n’est choquant, cependant, je dois avouer que je trouve l’atmosphère autour de ce livre, la narration, presque dérangeante. Peut-être est-ce parce qu’on reconnaît bien l’auteur en Naoki tout comme en M.Uehara, et que certaines pensées semblent être les siennes plus que celles de ses personnages.

La narration de Soleil couchant se fait au travers de Kazuko, que l’on sent s’éloigner de sa condition d’aristocrate plus elle est au contact de la terre. La nature, d’ailleurs, est quasiment omniprésente, et si elle est évoquée de manière poétique lorsque les personnages la contemplent, cela se nuance lorsque Kazuko travaille à son contact. On découvre autant son passé que son présent, ses pensées sans aucun filtre, ainsi que ses peurs, ses secrets et ses espoirs. Elle admire énormément sa mère, et j’avoue que j’ai eu plus de mal à m’attacher à ce personnage, certes très délicat, mais peut-être trop à mon goût. Très éprouvée par la vie, se rattachant à un grand nombre de superstitions, je peux néanmoins comprendre certaines de ses peines.

Si on découvre beaucoup Naoki au travers du regard peu glorieux de sa sœur, on lit en milieu du roman un de ses journaux, qui retranscrit bien ses souffrances. Mais c’est surtout au travers de sa lettre, touchante, qu’on le comprend le mieux, et peut-être, à travers lui, Osamu Dazai lui-même.

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Je pense que Soleil Couchant peut-être un bon livre pour mettre un pied dans la littérature japonaise. Très mélancolique, il offre un point de vue interne à la noblesse japonaise pendant et après la seconde guerre mondiale. Je le recommande chaudement.

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Soleil couchant
Editions Gallimard
Publication 1961
201 pages

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Les aigles de Vishan Lour – Pierre Bottero

J’ai eu la chance de recevoir ce livre via une masse critique privilégiée sur Babelio. Je dois avouer que ma lecture a été empreinte d’une certaine émotion, pouvoir lire des mots inédits de cet auteur, dont j’avais découvert quelques œuvres dans ma jeunesse, ne pouvait que me plaire.

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Disponible ici, ici et .

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Quelques mots sur l’auteur :
Pierre Bottero est peut-être l’Auteur français auquel on pense lorsqu’on parle de fantasy dans la littérature jeunesse. Né en 1964, il se plonge dans les univers de grands maîtres du genre, comme J.R.R Tolkien, Philip Jose Farmer ou Marion Zimmer Bradley. D’abord instituteur, il va se consacrer à l’écriture dès 2005. Il décédera malheureusement d’un accident quatre ans plus tard.
Parmi ses œuvres les plus connues, on compte notamment la trilogie de La Quête d’Ewilan, celle du Pacte des Marchombres ou encore les Âmes Croisées.

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Le livre est posé sur des feuilles mortes, en haut à droite se trouvent une bougie allumée ainsi qu'une pomme de pin.

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Résumé : Plume est une Ombre, une jeune acrobate qui sillonne les rues d’AnÓcour et vole pour survivre. Estéblan est un écuyer de la confrérie des Chevaliers du Vent. Il accompagne la délégation qui sera reçue au palais et doit nouer des relations avec le nouveau roi qui s’est emparé du pouvoir sans être adoubé par la confrérie.
Quand la délégation est assassinée, Estéblan décide de venger ses compagnons. Mais il croise Plume. Plume qui le dissuade d’intervenir… dans l’immédiat.

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Cette nouvelle est très courte, on peut que le résumé contient toutes les grandes lignes de l’histoire, mais cela ne pose aucun problème pour savourer chacune des pages. Je recommanderai d’ailleurs de prendre son temps à la lecture, de ne pas enchaîner les pages à toute vitesse pour découvrir un travail inédit de Pierre Bottero avec avidité. Vraiment, savourez-le même si vous pourrez le relire à l’infini.

L’intrigue est extrêmement prometteuse, et j’ai détesté m’approcher de la fin au fur et à mesure de ma lecture, sachant que beaucoup de choses allaient, forcément, rester en suspens. Dans un sens, elle se suffit à elle même, mais je n’aurais pas dit non à deux cents ou trois cents pages de plus. Pourtant, j’ai, sans aucun mal, réussi à voir un univers s’esquisser dans mon esprit, avec ses enjeux, son histoire, ses créatures fantastiques. Tout est prometteur et ne peut que nous laisser rêveur à la fin de notre lecture.

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Les personnages, que ce soit Plume ou Estléban, les deux héros de cette histoire sont attachants, plaisants, bien que différents. On les découvre rapidement, le livre étant assez court, impossible de faire attendre le lecteur pour introduire et développer les personnages. Au bout de quelques pages à leurs côtés, on connaît quelques bribes de leurs passés, leur présent et leurs espoirs futurs. Plusieurs personnages secondaires sont également présentés, et bien qu’ils ne fassent que quelques apparitions, on apprend rapidement quel est leur caractère et le rôle qu’ils jouent dans l’histoire.
C’est la voleuse qui ouvre l’histoire, nous plongeant directement dans l’action et dans une situation assez risquée, puis l’on découvre l’écuyer à la fois fier et timide parmi les Chevalier du Vent qu’il espère rejoindre un jour. Leur chemin va finir par se croiser et nos deux héros, courageux, battants, avec des principes qui diffèrent toutefois, n’auront pas d’autre choix que de s’associer afin de s’en sortir.

La plume, et bien… c’est celle de Bottero ! Elle nous emmène rapidement, développe joliment les choses, sans être trop pompeuse ni trop simpliste. Je retrouve sans peine le style qui m’avait tant permis de rêver quand j’étais plus jeune.
On se laisse simplement emporter, on s’amuse à relire certaines phrases qui captent notre attention… A peine terminé, je sais déjà que je relirai ce livre, avec autant de plaisir que la première fois.

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J’ai un peu eu peur de ne pas tout comprendre et d’être perdue, avec les noms de lieu ou de personnages, aimant et devant prendre tout le temps du monde afin de tout bien retenir. Cela n’a pas été le cas ici, je n’ai pas eu de mal à retenir les différents personnages. Même si l’intrigue avance vite, l’auteur prend tout de même la peine de bien en poser les bases et il n’y a alors aucun problème pour le lecteur, même si celui-ci n’est pas familiarisé avec l’univers de Gwendalavir (pour preuve, même ma mère l’a lu!).

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Cette chronique est peut-être plus courte que celles que je fais habituellement, mais impossible d’en dire plus sur ce livre sans trop en révéler ! Je dois avouer avoir été émue à ma lecture, surtout après avoir lu la préface écrite par Claudine Bottero, l’épouse de l’auteur. En tout cas, je n’ai qu’une envie après cette lecture : me replonger dans toute l’oeuvre de Bottero et la (re)découvrir.

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Les aigles de Vishan Lour
Editions Rageot
Publication 2019
90 pages

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Une très belle journée à tous et à bientôt pour un nouvel article !
Brybry’

The Wicked Deep – Shea Ernshaw

Plonger dans les profondeurs de la mer bordant le village maudit de Sparrow n’est pas forcément ce qu’il y a de plus plaisant à faire. Mais qui peut prétendre résister à la malédiction des Swan Sisters ?

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Disponible ici, ici ou

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Quelques mots sur l’autrice :
Shea Ernshaw est une autrice américaine, vivant dans l’Oregon. Elle a toujours su qu’elle voulait faire de l’écriture son métier, bien qu’elle ait également d’autres passions, comme le yoga ou les pâtisseries vegan. The Wicked Deep est son premier roman. Best seller du New York Times, il a été traduit en onze langues et sera adapté sur Netflix.
Son site internet

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Résumé : C’est une histoire de vengeance…
Il y a près de deux siècles, Marguerite, Aurora et Hazel Swan, trois jeunes femmes belles, libres et indépendantes, furent accusées de sorcellerie par les habitants de la ville de Sparrow. Des pierres accrochées aux chevilles, les trois sœurs furent noyées. Exécutées. Depuis ce jour, chaque année au mois de juin, les sœurs Swan sortent des eaux de la baie pour choisir trois jeunes filles, trois hôtes. Dans le corps de ces adolescentes, Marguerite, Aurora et Hazel reviennent se venger. Et cette année encore, Penny le sait, alors que les touristes afflueront, on retrouvera des cadavres de jeunes hommes sur la plage… Car cette malédiction, rien ne semble pouvoir l’arrêter.

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Petite nouveauté pour cet article (ça ne sera pas systématique), je vous propose d’écouter une chanson, qui colle parfaitement au livre à mes yeux. Un petit clic sur la note si ça vous tente !

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Ma lecture a été plaisante, même si, au début, j’ai crains de ne pas m’attacher au personnage principal. En effet, Penny, une adolescente un peu exclue, qui vit loin des autres et qui est la seule à aimer l’atmosphère lugubre de l’île. J’ai eu peur que ce soit le style de personnage trop dark, que je n’apprécie pas particulièrement. Mais, on apprend à mieux à la connaître, et elle devient de plus en plus appréciable. Débrouillarde, elle n’a certes pas eu un passé tranquille, mais elle fait énormément d’efforts pour s’en sortir. J’ai trouvé que l’on découvrait suffisamment en profondeur chacun des personnages, et qu’on a de quoi s’attacher, ou non, à eux.
Je dois cependant avouer que j’ai eu l’impression d’avoir quelques clichés devant moi par moment, ne serait-ce qu’avec Bo, fraîchement arrivé sur l’île, qui est heureusement là pour sortir l’héroïne d’un mauvais pas. Sans dire non plus que les personnages sont manichéens, il y en a tout de même qui sont simplement méchants et moins nuancés que les autres.

Quant aux Swan Sisters et leur malédiction, j’aurais tout à fait pu lire un livre entier consacré à leur vie. Grâce à une alternance dans les chapitres, avec un certain nombre de flash-back permettant de tout connaître en détail, on apprend à les connaître lorsqu’elles étaient bien vivantes et travaillaient en parfumerie. Joies, peines, amourettes, Amour, tout est passé en revu et nous permet d’en savoir plus sur ces trois sœurs au caractère bien différent. J’ai adoré lire ces flash-back qui sont un vrai point fort du livre à mes yeux.
On voit aussi comment la ville de Sparrow a vécu les événements, tant à l’époque qu’actuellement. Et force est de constater que certains ont toujours les mêmes pensées que deux siècles auparavant…

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J’ai beaucoup aimé ma lecture de The Wicked Deep, cependant, j’y ai trouvé quelques défauts et, notamment un que j’ai trouvé trop… trop.
Le point qui m’a semblé le plus étrange est toute la notoriété du village de Sparrow autour des Swan Sisters. Qu’une légende attire des touristes, soit. Mais ici, c’est autre chose. En effet, tous les ans, un festival a lieu en l’honneur des trois soeurs, et les visiteurs affluent en grand nombre. Cependant, chaque année, obligatoirement, il y a des morts par noyade, et ces meurtres (puisqu’ils en sont), sont perpétrés par les soeurs. Malgré tout, les gens viennent sans trop s’en soucier, alors qu’ils sont tous au courant que ce ne sont pas des accidents et que c’est le fruit d’une malédiction. Quels parents voudraient y emmener leurs enfants, au risque de les retrouver morts ? Et pourquoi, chaque année, les autochtones restent, alors qu’il y a deux cents ans que des jeunes hommes sont tués et qu’il pourrait s’agir de leur fils ? Sachant en plus que les jeunes femmes vont dans l’eau lors d’une soirée afin de, peut-être, se faire posséder…
Dans ma tête, c’est incompréhensible que des personnes viennent à Sparrow dans ces circonstances, même si un personnage parle d’un tourisme morbide (certains cherchent tout de même à prendre des photos des cadavres…), je n’arrive pas à trouver cela justifiable.

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Attention, ce paragraphe va contenir du spoil ! Si vous voulez l’éviter, rendez-vous à l’astérisque suivante !

Une interrogation persiste tout de même à mes yeux : les trois soeurs ont été condamnées alors qu’elles étaient innocentes et n’avaient jamais été des sorcières, à proprement parler. Alors, je me demande qu’elles sont les origines de la Malédiction ? Pourquoi ces trois femmes ordinaires qui n’ont pas pratiqué la sorcellerie se retrouvent vraiment en position de sorcière ? Je ne sais plus si cela a été évoqué par l’autrice dans le livre, mais, après coup, cela me semble étrange.
Un autre point qui m’a dérangé est la résolution de l’histoire, à la toute fin du roman. Je trouve que la malédiction a été levée un peu trop facilement. Il a suffit qu’une seule des sœurs revive la noyade pour que les deux autres soient également libérée de la malédiction, alors que je pensais qu’il fallait que les trois subissent la même chose. Et étant donné que Hazel revient sous forme de fantôme… est-ce qu’on peut vraiment dire que c’est fini ?

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J’ai plutôt été séduite par la plume, et j’ai trouvé qu’elle s’améliorait même au fil des pages, passant d’un style relativement simples à un plus recherché et poussé. J’ai trouvé que l’ambiance était bien posée, étrange et presque humide. On ne peut pas dire que c’est une lecture donnant particulièrement chaud.
Je trouve que l’autrice a répondu à toutes les questions que l’on pouvait se poser au fil de la lecture (pourquoi les Swan Sisters ont été condamnées, qu’est-il arrivé au frère de Bo, au père de Penny…) ce qui est tant mieux, car je suis toujours déçue lorsqu’un point important est éclipsé de l’histoire. Ce n’est pas le cas ici, et je pense même qu’on peut dire que les personnages n’ont pas de secret pour nous… surtout si on arrive à lire entre les lignes et à trouver de qui les soeurs ont pris possession.

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The Wicked Deep est une histoire intrigante, qui nous emmène loin. Malgré les défauts que je lui ai trouvé, avec certains choix au niveau de l’intrigue, cette lecture m’a tout de même plu et suffisamment distraite pour que je ne la regrette pas, sans oublier que le livre est particulièrement beau et que c’est toujours un bon point de plus.

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The Wicked Deep
Edition Rageot
Publication 2019
384 pages

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Avez-vous lu The Wicked Deep ? Je serai curieuse de savoir si vous êtes d’accord avec les points que j’ai développés !

A bientôt pour un autre article !
Brybry’

Le géant enfoui – Kazuo Ishiguro

Une lecture étrange, presque éthérée. J’ai la sensation de l’avoir aimée, bien que j’ai éprouvé des sentiments confus au fil des pages. Mais elle était entraînante, hypnotisante, telle la brume qui recouvre tout dans cette Angleterre lointaine.

Disponible, ici, ici ou ici !

Quelques mots sur l’auteur :
Kazuo Ishiguro est né en 1954 à Nagasaki. A l’âge de six ans, il part vivre en Angleterre avec toute sa famille. C’est en 1982 qu’il commence à se consacrer à l’écriture, après des études de littérature et de philosophie.
Ses histoires prennent place en Europe, en particulier en Angleterre, exception faite de ses deux premiers romans, se déroulant au Japon. Deux de ses livres, Les vestiges du jour ainsi que Auprès de moi toujours, ont été adaptés en film.
Il obtient le Prix Nobel de Littérature en 2017.

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Résumé : Axl et Beatrice vivent un amour constant qui a résisté aux années. Ils décident de faire un voyage pour rejoindre leur fils, parti depuis longtemps. De nombreux obstacles se dressent sur leur chemin, parfois étranges, parfois terrifiants, et mettent leur amour à l’épreuve. Leur parcours est une métaphore de nos vies à tous.

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Le résumé présent en dit à la fois peu et beaucoup de l’intrigue. Toute l’épopée qui s’ensuit y est à peine effleurée alors que tous les éléments importants sont évoqués.On va donc découvrir créatures fantastiques, êtres de légende, paysages oniriques, avec tout ce qui s’y cache. On ne sait jamais à quoi s’attendre, ce qui va suivre. Tout peut paraître décousu tant il y a d’éléments différents et, pourtant, tout fait sens. Seulement, impossible de dire que les retournements de situations sont tous plaisants.

Ce qui m’a le plus marqué dans Le géant enfoui était l’ambiance, parfois plus onirique encore que l’histoire elle-même. Il y a beaucoup de douceur qui s’en dégage, notamment à travers les interactions d’Axl et Beatrice. Mais certains passages étaient sombres et, je peux le dire, malsains. Plusieurs rencontres étaient dérangeantes, effrayantes et leur dénouement l’était encore plus. Cette atmosphère est notamment liée à la présence de la brume qui recouvre tout et j’avais juste envie de souffler dessus afin que tous les mystères de ce roman soient levés.
Tout le roman donne une impression de continuité, que renforce l’ambiance. Malgré les péripéties inattendues, les détours, Axl et Beatrice nous emmènent avec eux, sans s’éloigner du but de leur quête.

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Je viens de le mentionner, notre couple de héros forme le duo principal de ce roman. Tout comme l’ambiance, je les au trouvé parfois mignons, doux, tendres, parfois étranges, dérangeants, suspicieux. On ne sait pas trop quoi penser de leur relation, puisqu’il est impossible de la connaître en profondeur. Qui est en tort sur certains points, quel est réellement leur passé ? On craint pour leur couple, d’autant plus qu’ils sont âgés et vulnérables. Leur attachement l’un à l’autre est beau à voir, mais qui peut être sûr qu’il perdurera une fois la brume levée ?
Bien entendu, d’autres personnages croisent leur chemin, et si certaines rencontrent paraissent étranges, elles finissent par apporter une nuance importante au récit (je pense notamment à la première rencontre avec un batelier). On verra donc des moines, un enfant hors du commun et d’autres plus ordinaires, des soldats, des ogres et la crainte de créatures mythiques.

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La plume de Kazuo Ishiguro est ici très douce, exception faite, tout de même, des moments d’actions. Il y a beaucoup de politesse, de retenue, de respect, surtout de la part d’Axl et Béatrice, ce qui semble rendre les combats moins violents. Cela apporte parfois un décalage, d’autres fois de la nuance.

Si aucune date précise n’est donnée, le récit se déroule tout de même après la mort du roi Arthur, quelques années (ou quelques dizaines) plus tard, puisqu’un de ses chevaliers est toujours vivant et en train d’accomplir une tâche confiée par son seigneur.

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Le géant enfoui aura été pour moi une très bonne lecture et j’avoue qu’il m’aura fallut quelques temps pour que la fin, étrange comme tout le roman, décante. Je ne savais pas ce que les lignes allaient me réserver et je suis allée de surprise en surprise. J’ai apprécier découvrir tout un folkore, même si toutes les créatures n’étaient pas des plus apaisantes. Je suis en tout cas ravie que chaque interrogation ait trouvé sa réponse avant la dernière page, mais je conçois que cette lecture puisse en dérouter certains.

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Le géant enfoui
Editions Folio
Publication 2016
459 pages

Avez vous déjà lu ce livre, ou un roman de Kazuo Ishiguro ?

A très vite pour un prochain article !
Brybry’

Célestar – Jeliza-Rose Buzor

Un résumé mystérieux et une couverture qui fait promesse d’une découverte de l’espace… il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour me tenter dans cette lecture, et je ne me suis pas faite prier pour la commencer. La finir fut autre chose.

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A propos de l’autrice :
Jeliza-Rose Buzor est une autrice française, née en 1990. Si ses études concernaient l’histoire de l’art moderne, ce n’est pas pour autant qu’elle a délaissé la littérature. En effet, la science-fiction et le fantastique sont ses genres littéraires de prédilection, et c’est sur wattpad qu’elle a publié ses récits pour commencer.
Son premier roman, Le monde des rêves, a été publié en 2017.

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Résumé : Emprisonnée dans une pièce blanche, le sujet F/34 revient à elle. Elle n’a aucun souvenir de son ancienne vie, ignore qui elle est et où elle se trouve. Cette salle serait-elle son tombeau ?
Son seul indice : une inscription mystérieuse incrustée dans un mur, 90. Un nombre bien inoffensif. Jusqu’à ce que le compte à rebours commence…

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La couverture de Célestar, ainsi que son résumé m’ont attiré presque immédiatement. Bien que le livre ait des points positifs, cette lecture fut, malheureusement, une déception. Je tiens à préciser que je ne partage qu’un avis personnel sur ce blog, et si ce roman ne m’a pas plu, il conviendra peut-être à d’autres.
Attention également aux spoilers : le résumé étant plutôt court, cette chronique révèle beaucoup de l’intrigue.

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Célestar commence avec beaucoup de mystère, comme promis dans le résumé. On ne sait pas où se trouve Bellara, le personnage principal, et elle-même se pose des questions à ce sujet. Les circonstances, en plus d’être étranges sont très dangereuses et la jeune femme devra survivre à plusieurs épreuves. Le lecteur découvrira à ses côtés le sens de tout cela.

J’ai trouvé plusieurs éléments de ce récit bien travaillés : il existe trois planètes habitables, et ainsi, le vaisseau où se trouve Bellara est divisé en plusieurs sections avec des formations adaptées aux différents climats des nouvelles planètes. Quoi de plus logique, après tout, pour augmenter les chances de survie de l’espèce ? Et à propos d’espèce, un joli plot-twist viendra ajouter du piment à tout cela.
Il y a également un certain nombres de mystères. Si celui de la localisation de Bellara est rapidement soulevé, d’autres viennent s’y greffer, et il faudra du temps avant que toutes les pièces fassent sens, sans compter qu’une histoire de manipulation mentale s’y mêle.

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Cependant, plusieurs éléments m’ont dérangés, et d’autant plus qu’ils se sont accumulés. Pour la plupart, ils concernent le traitement des personnages, notamment le personnage principal, Bellara, qui m’a semblé avoir plusieurs caractéristiques de la Mary-Sue. Leader incontestée sans l’avoir demandé, elle est excellente, -si ce n’est la meilleure- au combat. Elle a quelques défauts, qui sont cependant éphémères et est la grande favorite d’une des intelligence artificielle. Au moins une fois elle est décrite comme étant l’être parfait, et les trois personnages masculins principaux ont des sentiments pour elle, ce qui rajoute forcément une dose de drama, et ce n’était pas ce que j’attendais de cette lecture. Bien entendu, Bellara est magnifique (même si on a des informations précises sur le physique des personnages, par exemple les tatouages, qu’au milieu du livre), et il y a une escalade dans les exemples concernant sa beauté. Elle a des yeux comme nulle autre et sent aussi naturellement bon.
Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste. Les hommes, bien entendu, ont tous une étreinte puissante, presque bestiale, et quand cicatrices il y a, celles-ci souligne leur virilité, et les rend d’autant plus désirables. Ils dominent tous totalement Bellara physiquement, mais se rangent sans discuter à ses ordres.
Pour ce qui est de la foule des autres personnages, j’ai presque eu l’impression qu’ils n’étaient, pour beaucoup, que des faire-valoir. Les intelligences artificielles, heureusement, sortent du lot, même si l’on peut entrevoir un autre triangle, qui semble résonner avec ce qu’il se passe chez les humains. Cependant, qu’elles aient plus d’humanité leur donne également plus de profondeur, donc ce n’est pas un point absolument négatif.

J’ai également eu du mal à concevoir la création rapide de liens entre les humains. En effet, des amitiés très forte se construisent en quelques jours à peine, ce qui est d’autant plus étonnant que tous se rencontrent quelques secondes après s’être rendus compte qu’un meurtre avait eu lieu. Et si, Bellara est au début peu avenante, très vite, après peu d’interaction, elle n’hésitera pas à qualifier deux de ses camarades de « meilleurs amis ». Ce manque de cohérence et le comportement peu linéaire de certains empêche de se lier à eux ou de les comprendre.

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Le rythme ainsi que la plume sont plutôt plaisants, même si quelques coquilles et erreurs sont passées entre les mailles de la correction. On change à plusieurs reprises de point de vue, avec quelques flash-back en prime, ce qui permet d’en apprendre plus et de varier un peu le ton de l’histoire.

Au final, les points que j’ai trouvé négatifs dans ce roman ont éclipsé les bons, qui existent pourtant. Le traitement des personnages, ainsi que l’impression que l’histoire était déjà toute tracée, malgré les péripéties traversées par les personnages m’ont empêché d’apprécier ma lecture.

Pour ceux qui ne seraient pas dérangé par les histoires où le personnage principal est presque traité en idole, peut-être que Célestar sera une bonne lecture. Il faut aussi noter que la suite semble prometteuse, puisqu’il y a beaucoup d’interrogations en suspens. Arriveront-ils tous sur une nouvelle planète ? Est-ce qu’ils pourront s’y adapter ? Qu’est-ce qu’ils y trouveront ? Malgré tout, l’autrice a bien travaillé son univers, et je pense qu’elle réserve de bons rebondissements pour la suite.

Célestar
Editions HLAB
Publication 2019
425 pages

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A très vite pour une prochaine lecture !
Brybry

Les jours meilleurs – Cecelia Ahern

Les vies de chacun peuvent sembler banales, ordinaires. Mais est-ce réellement le cas ? N’y a t’il pas un peu de fabuleux, d’hors du commun dans notre existence, peu importe que nous voulions croire l’inverse ? Parfois il suffit de l’arriver d’une personne extérieur à notre cercle de connaissances pour s’en rendre compte.

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Disponible ici et .

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Quelques mots sur l’autrice :
Cecelia Ahern est une autrice irlandaise née en 1981. Elle est diplômée en journalisme ainsi qu’en communication et alors qu’elle est à peine âgée de 21 ans, elle publie son premier roman, PS. I love you, qui devient un best-seller à sa sortie. Depuis, elle a écrit plus d’une dizaine de livres comme La vie est un arc-en-ciel ou Un cadeau du ciel. Elle a également été publiée dans plusieurs recueils de nouvelles.

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Résumé : À force de traquer le scoop et de dévoiler la vie privée des gens dans les colonnes de la presse à scandale, Kitty est dans l’impasse. Sa carrière de journaliste piétine, et ses frasques lui valent une réputation désastreuse. Tout s’effondre quand elle apprend que Constance, la femme qui lui a tout appris, vit ses derniers instants. Elle se rend à son chevet et lui demande quelle histoire elle a toujours rêvé d’écrire. Mais la réponse arrive trop tard, sous la forme d’une liste de cent noms, sans aucune explication. Bien décidée à percer le mystère, Kitty tente de comprendre ce qui relie entre eux ces inconnus. En allant à leur rencontre, elle va découvrir des aspects pour le moins inattendus de la vie de Constance et peut-être même trouver un sens à la sienne.

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Les jours meilleurs n’est très certainement pas un livre qui commence joyeusement, il suffit de lire le résumé pour s’en rendre compte. De même, pour les premiers chapitres, j’ai trouvé que le personnage principal, Kitty, était imprégnée de cette atmosphère, et je n’ai pas pu la trouver attachante. Imbue de sa personne, égoïste, ne voyant le négatif de ses actions que lorsque cela la concerne, elle ne réalise pas tout de suite le mal qu’elle fait. Heureusement, sa famille ou ses amis ne la confortent pas dans ses mauvais choix, et préfèrent la conseiller plutôt que la consoler et elle est bien souvent mise devant ses erreurs. Et, surtout, au fil des chapitres, Kitty évolue, se remet en question, se tourne plus vers les autres.

Et c’est une bien bonne chose, puisqu’avec une liste de cent noms, Kitty est obligée d’aller à la rencontre de parfaits inconnus. S’il sera impossible pour la journaliste de retrouver cette centaine de personnes, dont elle ne connait rien, elle parviendra tout de même à rencontrer six d’entre eux, au début, sans savoir pourquoi. Puis Kitty finira par apprendre à les connaître, écouter leur histoire, et même leur aider à tisser des liens.

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Les jours meilleurs est un livre qui n’est absolument pas prise de tête et qui se lit très rapidement. Il serait très bien adapté dans une comédie romantique. Si je n’ai pas eu de mal à suivre l’histoire, je dois avouer que parfois, j’ai un peu confondus les personnages. On en suit environ une quinzaine (Kitty, ses collègues, ses amis, les six personnes trouvées et leur entourage), donc il est facile d’en inverser certains et de se mélanger pour certains récits.

Je dirais que le point fort de ce livre est la découverte de l’histoire des individus sur la liste des cent. On a envie de savoir quels sont les points communs entre toutes ces personnes, ce qui les unit et on a également envie d’en connaître le plus possible. Toujours, leurs histoires sont touchantes, sans forcément être extraordinaires, incroyables, irréalisables pour le commun des mortels. Au contraire, elles pourraient arriver à tout le monde, même si elles amènent toujours leurs petit lot de surprise. Certaines histoires m’ont émues, d’autres m’ont fait sourire et quelques unes m’ont un peu plus laissée indifférente. On en découvre toujours plus à partir du moment ou Kitty gratte un peu la surface. Bien entendu, il y a très souvent des histoires d’amour qui se cachent derrière tout ça.

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Même si cette lecture m’a plu, puisqu’elle était très légère et que c’est ce dont j’avais envie cet été, je ne pense pas que je relirai ce livre. Il ne m’a pas réellement marquée et j’en avais déjà oublié une bonne partie en écrivant ma chronique. Mais il est bien distrayant et peut plaire aux amateurs de romance, pour les autres, il aura peut-être un petit air de déjà-vu et sans trop de surprise.
Je trouve également que le titre original « One Hundred Names » correspondait beaucoup mieux que la traduction et j’aurais préféré le voir sous ce titre en France également.

C’était donc une lecture plaisante mais pas un coup de coeur, que j’oublierai peut-être prochainement mais qui m’aura tout de même fait passer un bon moment.

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Les jours meilleurs
Editions Milady
Publication 2017
448 pages

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Et vous, si l’on venait vous rencontrer afin que vous racontiez votre histoire, qu’auriez-vous à dire ?

A très bientôt pour un nouvel article !
Brybry

Outsphere – Guy-Roger Duvert

Partir à la conquête de l’espace afin de trouver une nouvelle planète pour vivre fait frémir à la fois de peur, comme de curiosité. Outsphere aborde ce thème sans négliger aucun des aspects qui rend cette découverte aussi attrayante qu’effrayante.

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Merci à l’auteur pour l’envoi de son livre !

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Quelques mots sur l’auteur :
Guy-Roger Duvert est né en 1975 en France, et vit actuellement aux Etats-Unis. Auteur, mais pas que, il est également compositeur de musique de film, tout comme il est aussi scénariste, producteur est réalisateur. Son premier long métrage, Virtual Revolution a vu la naissance d’une bande-dessinée, reprenant cet univers.
Outsphere est son premier roman.

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Résumé : Après avoir quitté une Terre mourante du fait des erreurs de nos sociétés, l’Arche, premier vaisseau à coloniser une exoplanète, arrive au bout d’un long voyage de 80 ans. Les colons sortent de leurs caissons cryogéniques et découvrent ce qui doit devenir un nouveau commencement pour l’humanité. Une nouvelle planète, un monde principalement végétal baptisé Eden. Les surprises se cumulent vite : la surface abrite une espèce primitive mais intelligente, des ruines prouvent l’existence de civilisations passées avancées, le système climatique obéit à des règles très particulières. Mais malgré tout cela, la colonisation commence de manière somme toute très classique, avec les traditionnelles oppositions entre militaires, scientifiques, civils. Mais tout change avec l’arrivée d’un nouveau joueur : un second vaisseau spatial arrive, quelques mois seulement après l’Arche. A son bord, des Terriens partis 60 ans plus tard, bénéficiant d’une technologie plus avancée, et eux même fortement modifiés génétiquement. Capables de se synchroniser et de communiquer télépathiquement entre eux, ils sont devenus une espèce fondamentalement collectiviste, que tout oppose aux traditionnels Terriens individualistes de l’Arche. Les deux peuples essaient dans un premier temps de cohabiter et d’apprendre les uns des autres, mais les obstacles rencontrés, le passé de la planète qui s’avère beaucoup plus riche et mystérieux que prévu, vont rapidement augmenter les tensions. Eden représente-t-il un nouvel espoir, ou au contraire la fin d’une civilisation ? 

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Outsphere est un roman qui m’a presque donné l’impression d’être un film : très visuel, avec assez de description, on peut imaginer très facilement les scènes qui se succèdent.

Le roman commence dans un vaisseau spatial, avec le réveil d’une partie de ses occupants, habitants de la Terre à la recherche d’une nouvelle planète sur laquelle s’installer. Forcément, tout le monde ouvrant les yeux presque en même temps, on se retrouve face à un grand nombre de personnages en quelques pages. Cependant, on finit tout de même par les différencier au fur et à mesure du roman, lorsqu’ils apparaissent de manière plus individuelle.
Malgré leur nombre, leurs spécialités, j’ai trouvé qu’ils avaient tous été traités de manière égale par l’auteur, sans qu’il n’y ait de favoritisme ou de grand héros qui serait là pour sauver tout le monde. Avec un changement fréquent de points de vue, cela nous permet de voir l’histoire avancer à plusieurs points différents, mais aussi de comprendre les différents groupes de personnages (les militaires, les scientifiques, les civils, les Atlantes…). Il y a peut-être quelques stéréotypes parmi les protagonistes, mais sans non plus qu’on se tape la tête contre les murs car on trouve le récit prévisible.

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Le plus intéressant à mes yeux était bien évidemment de voir la façon dont la colonisation de cette nouvelle planète allait se faire. Comment continuer à vivre, repartir sur des bonnes bases, en suivant les modèles qui ont conduit à la destruction de la Terre ? Forcément, des désaccords apparaissent, tandis que certains veulent imposer leurs règles, qui jugent être les meilleurs. Mais il ne faut pas oublier l’existence de populations autochtones, qui ne voient pas forcément d’un bon oeil l’arrivée de cette nouvelle espèce. Et il y a également les Atlantes : ces humains modifiés qui ont plus de capacités que les autres. Télépathes, sans aucune notion d’individualité, il leur faudra eux aussi du temps afin de comprendre les Anciens, tel qu’ils nomment les humains originaux.
A la fin de ce premier tome, on a eu beaucoup de réponses sur cette conquête spatiale, mais beaucoup de mystères demeurent également, et j’espère que le tome suivant y répondra.

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J’ai eu quelques questionnements lors de ma lecture. Avec les conflits entre humains et Atlantes, l’évolution de chacun d’entre eux, de leur façon de pensée, j’en suis venue à me demander ce qui faisait de l’humanité ce qu’elle est. Et aussi, quelle est la légitimité à coloniser une nouvelle planète, habitée ? (Puisqu’on sait que la colonisation, sur Terre, n’a jamais bien tourné pour les autochtones, n’allons pas nous mentir). Et je n’ai pas pu m’empêcher de me demander, également, ce que je ferai dans ce genre de situation à part mourir de peur à chaque seconde.

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J’ai bien aimé ma lecture d’Outsphere, même si j’ai eu quelques problèmes à ma lecture, trouvant qu’il y avait énormément de répétitions. Hélas, celles-ci rendent la plume plus simpliste alors qu’on sent qu’il y a un réel travail derrière. Le roman se lit tout de même bien et avec facilité, malgré ce détail et je n’ai eu aucun souci en ce qui concernait l’intrigue. Les personnages, tout comme les différentes espèces sont bien travaillés.

Outsphere est une saga très prometteuse, bien qu’elle soit perfectible. Je verrai sans problème ce premier tome être adapté en film, surtout que j’ai, par moments, eu l’impression de lire des passages semblables à un scénario.

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Outsphere
Autoédition
Publication 2019
313 pages

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Connaissez-vous Outsphere ? D’autres livres parlant de conquête spatiale ? Vous seriez près à partir dans l’espace de cette façon ?

A très bientôt pour un nouvel article !
Brybry’

Le Musicien – Annabelle Blangier

Lorsqu’un musicien arrive dans le petit village de Hamelin, peu fréquenté par des étrangers, et encore moins par des instrumentistes, quelques doutes apparaissent, avant d’être rapidement balayés par de douces illusions… Puis reviennent danser avec lui les fantômes du passés.

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Ce livre a été obtenu via un Service Presse avec la maison d’édition Magic Mirror que je remercie !

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Quelques informations sur l’autrice :
Annabelle Blangier est une autrice française née en 1989. Intéressée depuis son jeune âge par la littérature, elle a écrit son premier roman à 15 ans, mais a préféré attendre plusieurs années avant de l’envoyer en Maison d’Edition. Elle a également suivit des études de lettres dans la ville d’Amiens. Si l’horreur et le fantastique sont des styles qui lui plaisent beaucoup, elle ne se limite pas à ceux-ci et elle s’inspire tant d’autres auteurs que de la musique lorsqu’elle pose ses mots sur papiers.
On peut retrouver sa plume dans différentes anthologies, ainsi que dans plusieurs romans, comme l’Intrus ou encore Une dette à payer.

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Résumé : Aucun village n’est aussi paisible que Hamelin. Conduits par un maire juste et protecteur, les habitants s’épanouissent en toute sérénité. Seule Lore, petite-fille du couple dirigeant, demeure frustrée de l’embargo posé sur la musique par son grand-père. Mais l’arrivée en ville d’un jeune virtuose pourrait bien faire imploser les règles sclérosées.
Au rythme des cours de musique clandestins qu’il donne à Lore, Raffael va peu à peu remuer le passé inavouable de Hamelin. À mesure que les désirs de vengeance s’exacerbent et que la mélodie du violon envoûte les cœurs, les masques tombent et le village plonge dans une spirale de violence sans précédent.
Lore, comme chaque habitant, sera mise face à un dilemme insoutenable.
Saura-t-elle choisir entre le devoir moral qui lui incombe et la tentation du châtiment qui la ronge ?

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Le Musicien fait partie de la collection Forgotten de la maison d’édition Magic Mirror, ce qui le classe donc dans les contes oubliés. Je ne savais que peu de choses sur le récit original, Le joueur de flûte de Hamelin, des frères Grimm. On peut résumer mes connaissances en trois mots : flûte, enfant, rats. Autant dire que j’étais dans la découverte totale dans ce roman et que je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Mais j’étais déjà complètement sous le charme, grâce à la jolie couverture dessinée par Mina M, qui sublime ce roman.

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On se retrouve très rapidement plongé dans l’histoire d’un petit village, Hamelin, qui semble obéir à des règles immuables, édictées par le Maire et ses conseillers. Mais l’arrivée d’un Musicien bouleverse les habitudes de cette petite bourgade rarement visitée par des étrangers. Raffael, charismatique, mais mystérieux, n’a pas mis les pieds à Hamelin par hasard, et il faudra faire défiler les pages avant de tout savoir sur lui. Lore, la petite fille du Maire et de sa femme sera subjuguée par les talents musicaux de cet homme et ne tardera pas à devenir proche de lui, rêvant d’apprendre elle aussi à manier d’un instrument, et d’échapper à ce que son statut ainsi que sa famille, cherchent à lui imposer.

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Je me suis laissée prendre très facilement dans ce récit, notamment avec le premier chapitre, qui nous met très rapidement dans l’ambiance, et qui laisse déjà filtrer quelques indices quant à ce qui se passera à l’avenir, si on y est assez attentif (non, ce ne fut pas mon cas…).
Les différentes ambiances sont bien retranscrites, et on découvre avec plaisir le village de Hamelin, son histoires et ses habitants, tout se dévoilant au fur et à mesure. J’ai tout particulièrement aimé lire les passages concernant les enchantements, les effets qu’ils ont sur les gens et aussi l’atmosphère étrange, éthérée, qu’ils créent. Dans la même optique, j’ai également apprécié tous les passages qui parlaient de la musique, de ce qu’elle peut faire ressentir à ceux qui l’écoutent, et ce qu’elle révèle selon les airs joués. La plume d’Annabelle Blangier m’a réellement séduite, j’ai réellement eu l’impression de lire un conte et je n’ai eu aucun mal à imaginer les scènes qui se déroulaient. Il me faut tout de même dire que certains passages, marquant un tournant dans l’histoire, avaient un côté plus glauque, ce qui n’a pas été sans me rappeler les contes de fées originaux, qui ne sont pas en reste de ce côté là.

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Plusieurs points de vue se succèdent, et le narrateur met en avant plusieurs personnages vivant à Hamelin. De Lore et ses grands-parents, riches dirigeants de la ville, aux domestiques et amies de la jeune fille, en passant par Angelika, l’aubergiste logeant Raffael, qui, bien que séduite par le jeune-homme, n’est pas pour autant dupe. J’ai d’ailleurs eu un coup de coeur pour ce personnage, une femme courageuse qui n’hésite pas à agir, même contre ses envies, s’il le faut, écoutant son instinct.
Lore n’est pas parfaite, mais ses réactions aux différents événements m’ont paru justifiées, d’autant plus qu’elle n’a que seize ans, a toujours vécu dans un environnement assez rigide et privée de la vérité concernant sa famille.
On découvre le Musicien progressivement, on doute de lui, mais surtout, on veut connaître ses motivations. Libre à chacun de juger par la suite du bien fondé de ses agissements. Mystérieux, renfermé, ce n’est pas pour autant qu’il n’a jamais éprouvé de sentiments bien humains, au contraire.
J’ai beaucoup aimé découvrir les personnages plus secondaires, comme Jessika, Gretchen, ou encore les conseillés du Maire. Tous ont leur histoire, leur passé et ne sont pas là pour servir de faire-valoir aux protagonistes principaux.
La frontière entre les bons et les méchants est très fine, on voit les motivations de chacun et ce qui les pousse à faire leurs choix et, parfois, leurs mauvaises actions. Aucun personnage n’est outrageusement sublimé, et même pour Raffael, enchanteur, on se penche bien vite sur son côté plus sombre.

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Le Musicien est un roman qui contient beaucoup de mystères. Comment Hamelin a acquis sa réputation de ville imprenable, alors qu’elle n’a aucune armée ? Comment la population connait son histoire, sans réellement savoir ? Qu’est-il réellement arrivé à la mère de Lore ? Chacune de ces interrogations trouve sa réponse, sans apparaître de nulle part ni avoir une réponse que l’on pourrait trouver superficielle au vu des conséquences.

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Le Musicien est une lecture que je recommande sincèrement. C’est avec plaisir que je me suis plongée dans l’histoire de chacun des personnages et que j’ai découvert leur passé, dans cet univers extrêmement bien mené par Annabelle Blangier. Les références au conte original (présent en fin d’ouvrage) sont bien là, et l’on retrouve par moment la même ambiance dérangeante dans ces deux récits. Je pense pouvoir dire que ce roman a été un coup de coeur pour moi.

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Le Musicien
Editions Magic Mirror
Publication 2019
327 pages

Connaissez-vous Le Musicien ? Etes-vous friands des réécritures de contes ?

A très vite pour un prochain article !
Brybry’

Quand l’amour s’en mail – Tamara Balliana

Les histoires d’amour qui commencent sur internet sont de plus en plus nombreuses et les romans les mettant en scène également. Cette petite introduction n’est pas là pour déclarer ma flamme à qui que ce soit via ce blog (quoique…*), mais simplement pour présenter Quand l’amour s’en mail, petit ouvrage de romance virtuelle…

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Ce livre a été obtenu via netgalley

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Quelques mots sur l’autrice :
Tamara Balliana est une autrice française résidant dans le sud de la France. Se tournant d’abord vers l’auto-édition, elle publie plusieurs ouvrages puis est éditée par Amazon Publishing via le label Montlake Romance ainsi que par les éditions Prisma.
Son genre de prédilection est la romance et, bien que ses livres soient indépendants les uns des autres, il semblerait que l’on puisse retrouver certains des mêmes personnages dans plusieurs de ces romans.
Son site internet

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Résumé :
Quand sa meilleure amie lui demande d’être son témoin de mariage, Solène est aux anges et décide de lui organiser un enterrement de vie de jeune fille dont elle se souviendra ! Pour cela, elle écrit à Léonie, surnommée « Léo », la sœur de la future mariée… Mais à cause d’une erreur de destinataire, c’est Léo, architecte parisien et homonyme de Léonie, qui lui répond !
Débute alors une correspondance qui devient de plus en plus personnelle à mesure que les jeunes gens se découvrent l’un l’autre. Mais quand Léo propose à Solène de se rencontrer enfin, elle refuse catégoriquement. Bien décidé à connaître le visage de sa mystérieuse amie virtuelle, Léo s’obstine… Solène lui cacherait-elle quelque chose ? La complicité qu’ils ont développée derrière leurs écrans résistera-t-elle à l’épreuve du réel ?

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Je n’ai pas pour habitude de lire des romances, mais j’ai eu envie de sortir de ma zone de confort (peut-être avec l’approche de l’été) et je suis tombée sur Quand l’amour sans mail. Etant donné que j’aime bien toutes les histoires qui mettent en scène des rencontres, amitiés, amour… via internet, autant dire que le résumé m’a convaincu de le lire.

Quand l’amour s’en mail est un livre qui se lit rapidement, sans prise de tête et qui est assez distrayant.

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Globalement, j’ai du mal à trouver des romances originales, puisqu’il y a souvent les mêmes schémas, les mêmes types de personnages d’un récit à l’autre (tout comme les comédies romantiques) et que je suis très rarement surprise, tant sur le déroulement que sur le dénouement.
En commençant Quand l’amour s’en mail, je m’attendais donc à une rencontre (virtuelle pour le coup), la naissance de sentiments amoureux puis des doutes, un ou une rivale amoureuse potentielle, une scène de dispute et enfin une conclusion heureuse. Ce fut le cas presque pour tout lors de ma lecture, et même si ce roman n’est donc pas forcément le plus original, dont on se souvient éternellement, il regorge de petits plot-twists qui donnent plus d’intérêt à l’histoire.

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Solène et Léo vont commencer à discuter par email suite à une erreur d’adresse de la première, et si les premiers messages de la jeune femme ne trouvent pas de réponses, lorsque l’architecte finit par la contacter en retour, un lien va finir par se tisser progressivement, au fil des messages. Comme toutes les rencontres via internet, il y a des spéculations, des interrogations. Faut-il faire confiance à cet inconnu ? Tant que tout n’est que virtuel, les choses se passent bien, mais quand la question de se voir en face à face se pose, les difficultés et les doutes se renforcent.
Solène en particulier, repoussera le plus longtemps possible leur rencontre, gênée par l’un des aspects de sa vie quotidienne, qu’elle ne veut pas imposer à Léo, au risque de changer la vision qu’il a d’elle. Des informations à ce sujet sont distillées en début de roman, mais ce n’est qu’en deuxième partie (oui, j’essaye de ne pas spoiler) que tout prend sens et que son ami découvre ce qu’elle lui cachait. S’ensuit donc une remise en question pleine de doutes, mais le lien qui unit nos deux protagonistes n’en est pas pour autant coupé.

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J’ai bien aimé le fait que les chapitres alternent les points de vue entre Solène et Léo. Le côté épistolaire du roman se développe d’abord par emails, puis par sms et enfin appels téléphoniques. La plume est légère, sans prise de tête et on découvre aussi bien la vie provinciale que celle citadine de Léo, ainsi que leur cercle proche à chacun. Voir l’évolution de leurs sentiments était plaisante et j’ai eu l’impression que les deux personnages étaient traités de la même manière par l’autrice.

Il y avait des sujets plus délicats à traiter dans ce roman, et je trouve que l’auteur l’a fait avec beaucoup de justesse, sans aller dans quelque extrême que ce soit, ni dans le pathétique ni dans la dédramatisation absolue.

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Si Quand l’amour s’en mail est un roman qui respecte les codes du genre, avec flirts, doutes et amour, tout est amené sans que rien ne soit amené de façon abracadabrantesque. On peut donc suivre l’histoire de Léo et Solène avec beaucoup d’intérêt, sans jamais tomber dans du voyeurisme, et en espérant très fort que tout se déroule bien pour eux. Si les romances font partie de votre genre de prédilection, je pense que c’est un livre qui vous conviendra tout à fait. Pour tous les autres, cela ne sera peut-être pas la meilleure lecture de votre vie, mais elle n’en sera pas moins distrayante.

Quand l’amour s’en mail
Editions Montlake Romance
Publication 2019
303 Pages

Connaissez vous Quand l’amour s’en mail ? Aimez-vous les romances ?

A très vite pour un prochain article,
Brybry

* Je vous aime gentils lecteurs

Les fleurs sauvages – Holly Ringland

Dans les terres australiennes, la famille d’Alice Hart est brisée, par un mal qui semble ronger ses racines. Mais comment remonter à ses origines lorsque son histoire est tue ? Au milieu de la ferme horticole de Thornfield, la jeune fille devra réapprendre à vivre, et à communiquer, grâce au langage des fleurs, ou celui de ses émotions.

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Ce livre a été obtenu via le site netgalley.

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Quelques mots sur l’autrice :
Holly Ringland est une autrice australienne, qui a toujours eu une attirance pour les paysages, la culture, les histoires, et cet intérêt s’est accentué lors d’un voyage de deux années en Amérique du Nord alors qu’elle avait neuf ans. Elle a travaillé durant 4 ans dans une réserve en Australie et a déménagé au Royaume-Uni en 2009, obtenant par la suite un master d’écriture créative.
Les Fleurs Sauvages est son premier roman, et il a déjà été traduit en 8 langues.
Son site internet.

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Résumé :
« À cœur vaillant, rien d’impossible »
Lorsqu’une tragédie change à jamais sa vie, la jeune Alice Hart, âgée de neuf ans, part vivre chez sa grand-mère qu’elle ne connaît pas. Quittant le bord de l’océan où elle a grandi, elle trouve refuge dans la ferme horticole de June, où celle-ci cultive des fleurs sauvages d’Australie. Au fil du temps, Alice oublie les démons du passé et apprend à perpétuer la tradition familiale en utilisant le langage des fleurs pour remplacer les mots lorsqu’ils se font trop douloureux. Mais l’histoire des Hart est hantée par de nombreux secrets que June cache à sa petite-fille. Une sorte de fatalité semble accabler les femmes de leur famille, aussi June préfère-t-elle tenir Alice à l’abri de la vérité, quitte à la tenir à distance de l’amour. Une fois adulte, révoltée par ce silence et trahie par celles qui lui sont le plus chères, Alice se rend compte qu’il y a des histoires que les fleurs seules ne peuvent raconter. Si elle veut être libre, elle doit partir et inventer l’histoire la plus importante de toutes : la sienne…

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Je dois le dire, la première chose qui m’a attirée dans ce livre est sa couverture, que j’ai trouvé très belle et qui se marie parfaitement avec le titre. La mise en page interne poursuit sur cette jolie lancée, puisque l’on découvre, en début de chapitre, la présentation d’une fleur, avec une illustration et sa signification, qui, bien entendu, fait sens dans l’histoire. Pour ceux qui sont curieux, je les invite à regarder la partie « Cover art & illustrations » sur le site internet, afin de faire plaisir à leurs yeux.

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Pour l’histoire en elle-même, cependant, je ne peux malheureusement pas dire que j’ai été aussi séduite, puisque j’ai songé plusieurs fois à abandonner et que j’ai été indifférente à un certain nombre de passages. Je me suis assez ennuyée en ayant la sensation que l’histoire était lente, mais qu’à chaque fois qu’un tournant intéressant allait survenir, lui laissant l’opportunité de devenir plus dynamique, il y avait une ellipse.
On va suivre l’histoire de Alice Hart, qui, loin d’avoir une enfance heureuse, vit sous la menace permanente de son père. Les premières pages du livre sont donc très dures à lire, vu la violence qui émane de cette figure masculine. Par la suite, l’enfant sera placée chez sa grand-mère, qui garde en elle les secrets de sa famille, les promesses qui les renferme encore plus. Et si elle s’occupera de sa petite-fille dès leur rencontre, elle ne fera cependant pas toujours les meilleurs choix et toutes deux finiront par en pâtir.

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J’ai éprouvé beaucoup de mal à m’attacher aux personnages, et c’est surtout pour Alice, quand elle était enfant, ainsi que pour sa mère que j’ai eu beaucoup de peine. Cependant, une fois adulte, j’ai eu beaucoup plus de mal à compatir à son sort. Si dans la ferme de sa grand-mère June, l’on retrouve des personnages assez sympathiques, aimants, j’ai eu l’impression que la solidarité qui semblait émaner du groupe des femmes superficielle et même éphémère. (Par contre, j’ai eu 100% d’affection pour les chiens).
Ce que l’on ne peut pas nier cependant, c’est que toutes les situations étaient très plausibles et réalistes : on ne peut pas forcer quelqu’un à révéler ses secrets, ni pousser quelqu’un à se sortir d’une situation délicate s’il n’a pas conscience des dangers qu’il encourt. Malgré tout, je regrette beaucoup qu’aucun personnage n’ait essayé de parler à Alice et de ses problèmes, quitte à ce que les conseils ou avertissements soient ignorés.

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Pour ce qui est de la plume également, je n’ai pas été transportée. Mis à part quelques passages joliment rédigés, la plume de l’autrice m’a semblé être un peu simple, avec des répétitions que j’ai trouvées assez lourdes (mais il est possible que cela soit lié à un choix de traduction). Il faut également dire qu’il y a beaucoup de descriptions pour très peu d’actions, ce qui m’a personnellement ennuyé, d’autant plus que le personnage principal est muet durant toute une partie du récit et qu’il est impossible de placer des dialogues pour dynamiser le récit.
Toutefois, il y a des passages qui m’ont aussi pleinement convaincue, même s’il est vrai que j’aurais beaucoup aimé lire sur une journée complète à Thornfield, plutôt que de n’avoir que des aperçus, ici et là. Par exemple, les histoires sur le passé de la famille d’Alice, qui donnent plus de sens au récit, ainsi que les légendes australiennes. Découvrir ce pays, même s’il a fallu attendre la seconde moitié du roman pour cela, était également très plaisant. Ici, les descriptions étaient bien amenée et ne m’ont absolument pas lassées, au contraire.

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Au final, je n’ai pas été entraînée par Les Fleurs Sauvages autant que je l’aurais voulu. Le roman à certes un côté très réaliste, mais il n’a pas réussi à me séduire et je me suis surtout ennuyée. Néanmoins, c’est un livre qui est intéressant d’un certain point de vue, puisqu’il montre à quel point l’on peut répéter les schémas passés sans forcément s’en rendre compte. Si Les Fleurs Sauvages n’était visiblement pas pour moi, je pense cependant qu‘il pourrait plaire à d’autres lecteurs, qui aiment les romans assez lents, descriptifs et contemplatifs.

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Les Fleurs Sauvages
Editions Fayard Mazarine
Publication 2019
408 pages

Connaissez-vous Les Fleurs Sauvages ? Voudriez-vous vous perdre vous aussi parmi les fleurs d’Australie ?

A bientôt pour un nouvel article !
Brybry