La nuit de Notre-Dame

Qui a oublié que Notre-Dame a brûlé ? C’est un lieu que j’aime énormément, et je l’ai regardée en proie aux flammes, avec effroi. Obnubilée par ce spectacle ravageur, à l’affût de nouvelles, je dois reconnaître que, sur le moment, je n’ai assez pas pris conscience du travail de ceux qui œuvraient à la sauver. A tort.

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La nuit de Notre-Dame est un témoignage de plusieurs pompiers, de rangs et de casernes différentes. Quelles sont les opérations sur lesquelles on les appelle, comment les casernes sont réparties dans la Capitale, où est-ce qu’elles interviennent… On apprend à connaître plusieurs de ces pompiers, au travers de leur parcours, quelques éléments sur leur vie familiale, ainsi que la naissance et la raison de leur vocation. Leur quotidien, leurs entraînements sont également développés.

C’est une immersion avec pudeur dans la vie de ces hommes et ces femmes. Il y a énormément de solidarité, de fraternité, un véritable esprit d’équipe avec une confiance absolue, et il est très plaisant de lire sur ces liens. A chaque aspect de l’intervention à Notre-Dame, on sent la cohésion, le groupe, ce qui les rend si fort.

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Ma lecture s’est faite avec les images de Notre-Dame en flammes en tête et avoir un témoignage direct fait voir les faits sous un autre aspect. Tout est raconté de manière chronologique, avec plusieurs points de vue, et on découvre avec étonnement que le premier appel fait aux pompiers pour déclarer l’incendie est arrivé bien tardivement. Ah, si on pouvait retourner en arrière… Cela m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses que je n’avais pas vu le soir même, des lieux de la Cathédrales qui n’étaient pas forcément montrés à la télévision le soir de l’incendie. Je me souviens de mon horreur en voyant la flèche tomber, et j’ai découvert avec encore plus d’effroi que des pompiers se trouvaient en dessous au même moment. Cette façon de redécouvrir les événements de l’intérieur est bien différent et nous apprend beaucoup de choses que les vidéos, les photographies, n’ont pas pu nous raconter.

La lecture de ce livre se fait facilement. Les passages sont courts, vont d’un point de vue à l’autre et, bien qu’il y ait plusieurs termes techniques, ceux-ci sont toujours expliqués rapidement.

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Je dois dire que je suis bien heureuse de lire ce livre bien après les faits, en connaissant le dénouement de cette nuit.
L’atmosphère est assez anxiogène. Les dangers qu’encours les pompiers sont multiples, peuvent survenir à tout moment, les chutes de pierres sont nombreuses et la stabilité du bâtiment est plus qu’incertaine. Les fragilités de la cathédrale sont évoquées et à plusieurs reprises, il est dit que celle-ci est perdue. Entre le risque d’effondrement, celui qu’un camion apprêté se renverse dessus, la difficulté de combattre les flammes… Les descriptions sensorielles de chacun font prendre conscience de tout ce qu’on n’a pas pu voir, et du miracle que la cathédrale se tienne toujours debout. Miracle aussi, que les vitraux n’aient pas été touchés, que certaines statues se soient trouvées ailleurs, afin d’être restaurées, et que les trésors aient pu être évacués et protégés et surtout, qu’il n’y ait eu aucune victime.

En plus d’en apprendre plus sur les faits en eux-mêmes, j’ai également beaucoup appris sur la vie des pompiers. Leurs organisation, leur routine, leur hiérarchie. Comment ils communiquent entre eux, comment ils apprennent à gérer leurs émotions sur le terrain, et, plus tristement, comment ils font face à la perte de leurs camarades. Pour les opérations comme celle sur Notre-Dame, comment ils s’organisent pour gérer les politiciens, les médias, les civils venus observer le brasier. J’ai également appris certaines facettes du métier que j’ignorais totalement, par exemple avec le pompier dessinateur qui croque ce qu’il voit afin de renseigner les autres sur l’avancée du feu.

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Mon seul regret sur ce livre sera qu’il se conclut sur les propos du Président de la République, et j’aurais préféré que cela se fasse avec la parole des pompiers. Ce détail mis à part, ce fut une lecture qui m’a énormément plu, et qui a été pleine d’émotions. J’ai beaucoup appris et mon respect pour les pompiers s’est encore trouvé grandi.

La nuit de Notre Dame
Editions Grasset
Publication 2019
234 pages

A très vite pour un nouvel article !
Brybry’

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Psychologie positive et environnement – Lisa Garnier

L’environnement est une cause qui me tient vraiment à coeur, et ce livre très instructif m’a permis d’étendre mon point de vue. Plus que des actions quotidiennes à entreprendre pour le protéger, il nous offre des pistes pour, avant tout, regarder le monde qui nous entoure et essayer de le comprendre.

Disponible ici, ici ou encore .

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Quelques mots sur l’autrice :
Lisa Garnier est une scientifique spécialiste de la biodiversité et docteure en écologie. Botaniste, photographe, elle a également travaillé en tant que journaliste pour le magazine Ushuaïa Nature, ainsi qu’au ministère de l’Ecologie et au Muséum d’histoire naturelle.
Parmi ses ouvrages publiés, on peut trouver Forêts du monde ou encore Paris Nature.

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Résumé : Au cours de ces vingt dernières années, deux sciences que rien ne semble rapprocher ont cherché à comprendre le bien-être humain. D’un côté, la psychologie positive qui étudie comment nos émotions positives naissent, se maintiennent et nous apportent bien-être et bonheur. De l’autre côté, les sciences de la conservation de la biodiversité qui cherchent à protéger et conserver la nature. Ce livre est une enquête dans ces deux champs de recherche en ébullition où la science redécouvre la valeur capitale de la relation. Statistiques à l’appui, nous découvrons combien nous pouvons être sereins et heureux avec les autres et au contact de la nature.

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Psychologie positive et écologie, enquête sur notre relation émotionnelle à la nature (pour citer le titre en entier) est bel et bien le livre qu’il promet d’être : un travail de recherche sur la nature qui nous entoure et la façon dont on la perçoit. Bien qu’étant une enquête, avec des termes scientifiques et beaucoup de données, elle reste accessible. Il y a plusieurs anecdotes qui rendent le tout plus léger et les différentes parties sont plutôt courtes, une ou deux pages. Je recommanderai tout de même de bien prendre son temps à la lecture, de relire ou encore de prendre des notes au fur et à mesure.

Cette enquête m’a fait prendre conscience de plusieurs choses, en apportant en plus des preuves. Si certaines d’entre elles sont des plus évidentes, il est bien qu’elles soient répétées et rappelées. Elle montre à plusieurs reprises l’importance de la nature sur le bien-être des individus, qu’il soit physique ou mental, ne serait-ce qu’en voyant des arbres dans notre environnement. Plusieurs études ont montré que plus des individus pouvaient voir des arbres, plus cela influait sur leur bien-être (par exemple pour des patients hospitalisés ou encore pour des prisonniers).

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Un passage m’a intéressé tout particulièrement, sur l’évolution des termes touchant aux sentiments. Avec une étude de plusieurs romans, des chercheurs se sont rendus compte que l’on utilisait de moins en moins de termes positifs pour parler des sentiments, tandis que ceux négatifs ne baissaient pas. On aurait trop tendance à se focaliser sur le négatif et à ruminer nos pensées (quelqu’un parmi vous pour m’assurer le contraire ?). L’auteur utilise également des références qui peuvent parler à tout le monde, en mentionnant le résultat de recherches révélant que dans les dessins animés Disney, la nature se faisait de plus en plus discrète. En plus de cela, on uniformise la nature autour de nous. Oui, on sait qu’il y a des oiseaux dans le ciel, mais qu’elle est leur espèce ? Au final, on finit par plus connaître la faune et la flore exotique que celle derrière notre porte.

Dans cet ouvrage, tout est placé au même niveau, tant la faune que la flore, chacun ayant son importance. Si quelqu’un vous dit que vous être trop attaché à votre animal de compagnie, surtout, ne l’écoutez pas : il vous fait du bien, et ce bien-être et réciproque.
La bibliographie en fin d’ouvrage est bien conséquente et permettra à tous ceux voulant en savoir plus de se renseigner plus en profondeur et sûrement de s’émerveiller un peu plus.

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Initialement, j’aurais recommandé ce livre surtout aux citadins, qui peuvent manquer d’espace verts, mais après réflexion… il est vraiment pour tout le monde. Après tout, ce n’est pas parce qu’on est entouré par la nature que l’on fait réellement attention à elle.

Voici quelques éléments que j’ai particulièrement retenus de ma lecture :
Il faut être plus attentif à la nature qui nous entoure, bien la regarder et chercher à la comprendre afin de mieux la protéger. Quel est donc cet arbre, cette fleur, cet oiseau ? Sortir plus souvent est un objectif que nous devrions tous avoir. Mais attention, il faut profiter de ces promenades pour s’aérer l’esprit, regarder autour de soi et non ruminer en permanence toutes les pensées négatives quotidiennes.

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Bref, de mon côté, Psychologie positive et écologie a été une très bonne lecture ! Certes, bien différente des romans que je présente habituellement, mais pas moins nécessaire. J’ai appris beaucoup de choses et je vais essayer de positiver un peu plus et de ne pas trop m’appesentir sur moi-même !

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Psychologie positive et environnement
Editions Acte Sud
Publication 2019
211 pages

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Et vous, qu’en est-il de votre rapport à l’environnement ? Vous êtes du genre à faire un câlin aux arbres ou à passer devant sans vraiment vous en rendre compte ?

A bientôt pour un nouvel article !
Brybry’