L’arrache-mots est un livre qui m’a très vite donné envie de le lire… Un roman où l’héroïne peut donner vie aux histoire qu’elle lit à voix haute ? Je dis oui tout de suite ! J’ai trouvé cette idée tellement poétique, et quand on y réfléchit bien, n’est-ce pas ce qu’il se déroule à chaque fois qu’on lit un bon livre ?
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Ce livre a été obtenu via le site netgalley.
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Quelques mots sur l’autrice :
Judith Bouilloc est une autrice française, née à Saint-Etienne en 1988. Elle a fait des études en Lettres Modernes et est également diplômée en Science-Politique.
Elle a rédigé son premier roman, les Maîtres du Vent (publié en 2016) alors qu’elle demeurait en Allemagne. Si elle aime la littérature, elle n’aime pas exclusivement les genres de l’imaginaire et ne sera pas fermée à la poésie par exemple.
Son site internet
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Résumé :
« La phrase s’écoula de ses lèvres lentement, intelligiblement. Les enfants retinrent leur souffle. Au cœur de la bibliothèque de Pergame, la magie opéra encore une fois. Les caractères se décollèrent de la page en tremblotant, ils virevoltèrent sous le nez de la jeune femme avant de dessiner quatre silhouettes distinctes. Les gamins pouvaient reconnaître le marchand d’habits accoutré d’un magnifique pourpoint, et ses trois filles, dont l’une était vêtue avec moins de fanfreluches que les autres… c’était la Belle. »
La jeune Iliade a un don merveilleux : le pouvoir de donner vie aux mots et aux histoires. Ce don fait d’elle la bibliothécaire la plus célèbre de tout le royaume d’Esmérie.
Le matin où elle reçoit une demande en mariage presque anonyme, elle n’est sûre que d’une chose : son prétendant est un membre de la famille royale !
Bien décidée à comprendre qui s’intéresse à elle et surtout, pourquoi cette personne lui propose un contrat de mariage si avantageux, Iliade se rend dans la capitale. Là-bas, elle découvre les fastes de la cour… et la froideur de son fiancé. Pourtant, elle finit par s’attacher et à lui et se retrouve, bien malgré elle, propulsée au cœur d’intrigues et de complots auxquels rien ne la préparait.
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L’arrache-mots est un roman qui m’a intrigué dès le résumé et les premières m’ont tout de suite conforté dans l’idée que j’allais passer un très bon moment de lecture. Pour tout dire, j’ai même frôlé le coup de coeur !
La mise en page de L’arrache-mots est jolie, simple et délicate et je trouve qu’elle se marie très bien à la plume de l’auteur. Il y a un côté très poétique dans ce roman, presque de conte de fée et on y trouve une certaine douceur, même s’il y a des facettes des plus sérieuses dans le récit.
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L’arrache-mots se déroule dans un monde qui pourrait bien être le notre, même si rien n’est totalement certain. Il y a énormément de références littéraires d’auteurs bien connus, comme Victor Hugo, les frères Grimm ou encore Racine. La Capitale du royaume est nommée Babel, ce qui m’a forcément poussé à m’interroger sur la tour dans laquelle se situe la bibliothèque.
On va donc suivre Illiade, l’héroïne qui monte à la Capitale à sa grand-mère afin de découvrir son mystérieux fiancé… et essayer au passage d’oublier son ancien amour qui s’est mal terminé. Si j’avais envie de découvrir la ville et la vie dans la noblesse, j’avoue que j’ai surtout voulu connaître qui était le promis de la jeune fille ! J’ai eu le temps d’émettre un certain nombre d’hypothèses et de voir qu’aucune ne se vérifiait, le jeune homme étant bien discret. J’ai beaucoup apprécié ce petit suspens qui ne s’est pas terminé d’un coup, le fiancé dévoilé, puisqu’il faut encore tourner quelques pages avant de savoir les motifs derrière ce mariage bien étrange. Bien sûr, je m’interrogeais aussi sur leur relation, comment elle se développerait… surtout que la première rencontre entre les deux promis a amené avec elle un petit côté comique, ce qui n’est pas forcément ce que l’on souhaite pour poser les bases d’un mariage !
On découvre également toutes les manigances de la noblesse, entre ceux qui veulent s’approcher le plus possible du pouvoir, garder leur place privilégiée… Rien n’est anodin et on peut s’interroger sur les motivations de chacun ainsi que sur leur bien-fondé.
L’histoire se mène bien, à un rythme plaisant, et je ne me suis pas ennuyée, j’ai même eu du mal à décrocher tant elle était prenante.
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Les personnages sont variés, plaisants et j’ai beaucoup aimé la grand-mère d’Illiade, qui apporte de la fraîcheur au récit. Pour ce qui est de l’antagoniste, il est visible assez rapidement, et bien qu’il soit légèrement stéréotypé, il n’en est pas moins intéressant, d’autant qu’il faut attendre la fin du récit avant d’avoir toutes les raisons sur son comportement.
Illiade, l’héroïne est un personnage très attachant et plaisant à lire. Je me suis reconnue parfois dans son introversion et son attachement aux livres, et je pense que cela pourra être le cas de toutes les personnes qui apprécient la littérature. Parfois j’ai eu un peur qu’elle soit trop enfermée dans ses livres, mais grâce à l’intervention de ses proches qui n’hésitent pas à la secouer, Illiade ne restait pas à déprimer et à chercher le réconfort dans la lecture uniquement, ce qui est un bon point.
J’ai beaucoup apprécié de découvrir brièvement les soeurs d’Illiade, et j’ai beaucoup aimé lorsque celles-ci écrivaient des lettres à leur soeur aînée, ce qui amenait en plus un changement de rythme et de plume intéressant.
J’ai eu l’impression que chaque personnage avait des qualités, mais aussi des défauts. Illiade, bien que courageuse et ayant un don d’arrache-mot est une personne introvertie qui a du mal à s’habituer à la vie à la Cour et à comprendre les gens autour d’elle. Sa grand-mère est très enthousiaste et prompte à la protéger mais ne voit pas forcément les problèmes qui se manifestent…
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J’ai adoré tous les passages mentionnant les pouvoirs d’Illiade, de sa grand-mère mais aussi ceux du Roi et de sa famille. Mais j’avoue que j’aurais aimé en savoir encore plus, savoir si d’autres personnes en ont aussi, les possibles liens entre eux, leur rareté ou non… Mais c’était un univers très bien construit et j’aurais bien voulu que le récit soit plus développé sur certains points, juste pour faire durer le plaisir ! Je n’aurais pas dis non à une cinquantaine ou une centaine de pages en plus…
Bref, pour moi, l’Arrache-mots est une petite pépite, et probablement ma lecture préférée du mois de juin (oui, j’ai du retard dans mes chroniques). C’est un livre que je recommande sans problème.
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L’Arrache-Mots
Editions Hachette
Publication 2019
295 pages
A très vite pour un prochain article !
Brybry’