Les Dieux ont traversé les Océans jusqu’en Amérique, suivant les personnes qui leur vouaient un culte. Cependant, si les gens qui les révéraient étaient autrefois nombreux, ce n’est plus le cas et les divinités craignent désormais de disparaître. Et elles seront prêtes à tout pour survivre.
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Quelques mots sur l’auteur :
Voici mon troisième article concernant Neil Gaiman, et je ne sais plus trop comment vous le présenter !
Auteur anglais reconnu mondialement, il a écrit American Gods en 2001, et a été lauréat de cinq prix littéraires suite à sa publication.
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Résumé :
A peine sorti de prison, Ombre rencontre Voyageur, un personnage intrigant. Dieu antique, comme le suggèrent les indices énigmatiques qu’il sème à longueur de temps, fou furieux ou bien simple arnaqueur ? En quoi consiste le travail qu’il propose à Ombre ? En acceptant d’entrer à son service, ce dernier plonge au cœur d’un conflit qui le dépasse, opposant héros mythologiques de l’Ancien Monde et nouvelles idoles profanes de l’Amérique. Mais comment savoir qui tire véritablement les ficelles : ces entités légendaires saxonnes issues de l’aube des temps ou les puissances du consumérisme et de la technologie ? A moins que ce ne soit le mystérieux M Monde.
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American Gods relate l’histoire d’Ombre, qui sort de prison, mais ne retrouve pas la routine qu’il avait espérée. Embauché presque au moment où il pose un pied dans l’avion censé le ramener chez lui, il devient chauffeur pour un dénommé Voyageur. Arpentant les routes des Etats-Unis, il fera des rencontres variées, allant des personnages les plus hauts en couleurs, aux plus sombres.
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Comme le titre le laisse entendre, les Dieux sont bien présents dans cette histoire. Au travers de flashbacks, de sous-entendus ou de conversations, l’on apprend de quelle façon ceux-ci sont arrivés en ces terres. En effet, les individus ayant migré en Amérique ont amené leurs croyances, et donc leurs divinités, avec eux. Bien souvent, ces histoires ne sont pas des plus joyeuses, comme l’on peut s’en douter, en sachant, par exemple, quelles circonstances monstrueuses et inhumaines ont forcé des peuples africains à se retrouver sur ce continent.
Les Dieux, sont ainsi emportés avec ceux les révérant. Cependant, si les déités égyptiennes, éthiopiennes, nordiques ou des natifs américains sont d’abord puissantes, l’arrivée d’autres divinités, comme celle de la télévision ou d’internet, met leur influence à mal et les dieux originels perdront progressivement de leurs forces. Mais Voyageur est là pour les réunir et les mener au combat.
Découvrir différentes religions, Dieux, cultures de divers horizons a rendu ma lecture extrêmement plaisante et j’ai particulièrement aimé pouvoir imaginer un monde où tous les dieux se côtoieraient de la sorte. Je dois dire qu’au moins la moitié des divinités m’étaient presque totalement inconnues, et les découvrir était plus qu’agréable. J’ai beaucoup apprécié les flashbacks qui permettaient en plus de découvrir les personnes les révérant.
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Si de nombreux personnages sont d’origine divine, d’autres sont bien totalement humains, comme une auto-stoppeuse sympathique ou encore un personnage que l’on ne s’attendait pas à revoir.
Ombre, bien qu’étant le personnage principal, n’est pas forcément le plus attachant. Sans aller jusqu’à dire qu’il est passif, il accepte tout de même assez facilement les situations qui lui sont présentées, et suit les ordres quoiqu’il arrive. Les soeurs Zorya font probablement partie de mes grandes favorites. Chad Mulligan, un shérif (humain) fait preuve d’énormément de bienveillance et est un personnage bien rafraîchissant. L’histoire de Sweeney le dingue m’a parfois dérangée, parfois émue, mais certainement pas laissée indifférente.
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L’histoire, en elle-même, n’est pas difficile à suivre, bien que l’abondance de noms, personnages, intrigues secondaires, puisse parfois nous faire perdre le fil.
Il y a beaucoup de détails, et on sent que rien n’est posé là par hasard puisque tout finit par trouver une réponse. Des éléments qui nous semblaient insignifiants ont finalement une réelle influence et c’était tout à fait sympathique de voir tout ce qu’ils impliquaient. On sent toute l’intelligence de l’écriture de Neil Gaiman, qui a réfléchit à chacun des tournants que prenait son histoire pour que tout puisse s’expliquer.
Contrairement à d’autres ouvrages de Neil Gaiman, l’écriture est ici plus incisive. S’il y a, toujours, l’humour sarcastique reconnaissable de l’auteur, certains passages sont directs, et vont droit au but. Sans tomber dans le malsain ou l’insoutenable, certaines pages peuvent faire légèrement grimacer lorsque l’on voit ce qui arrive aux personnages.
Néanmoins, d’autres moments sont plein de poésie et de douceur. Je pense notamment à tous les passages où Ombre rêve, en particulier le premier lorsqu’il se trouve chez Czernobog et les trois soeurs Zorya.
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Petites informations intéressantes :
– American Gods a été adapté en série !
– Un spin off, Anansi Boys, a été publié en 2005. Il peut se lire indépendamment d’American Gods.
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Americain Gods est un vrai coup de coeur. Le mélange de cultures, de religions le rend intéressant (et un peu éducatif) et j’avoue que ma curiosité a été titillée à plusieurs reprises. L’histoire elle aussi m’a séduite, bien que l’idée que des Dieux perdent leur influence alors qu’on croit de moins en moins en eux n’est pas forcément la plus originale au premier abord, tout ce qui se déroule autour l’est.
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American Gods
Editions J’ai lu
Publication 2017
604 pages
Connaissez-vous American Gods ? Est-ce que vous avez envie de le lire ?
Mes autres articles sur Gaiman :
– Stardust
– De Bons Présages, en co-écriture avec Terry Pratchett.
A très vite pour une prochaine lecture !
Brybry’
Je crois bien que je pense quasiment tout pareil que toi sur ce roman (même s’il faudrait que je le relise, je pense que j’ai oublié énormément de choses) ^^
Je me souviens avoir beaucoup aimé Ombre cela dit, il a ce côté « personne ordinaire confrontée à une situation totalement folle » que j’apprécie beaucoup chez certains personnages de Gaiman 🙂
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